Chapitre 4

•14 août 2008 • Laissez un commentaire

Chapitre 4

 

 

7 février 2009,

Le cachet de la Poste faisant foi.

 

 

C’est bon. J’en suis sûre désormais. Je suis fin prête. Je viens de passer la frontière franco-allemande. C’était mon premier voyage mais aussi le dernier vers ce beau pays, la France. Lors de ma traversée, j’ai rencontré plein de gens tous aussi timbrés les uns que les autres. Je suis désormais en compagnie d’un nouveau facteur français et me dire que je ne le reverrai plus jamais me donnerait presque envie de pleurer. Mais si je pleure je serai complètement illisible. Allez, il faut que je reste forte, ce n’est pas le moment de verser une larme, je suis presque arrivée à destination.

Et voilà, c’est fait. Brutalement jetée dans la boîte aux lettres du 5 rue Thiers, 85000 La Roche sur Yon, France, au domicile d’une certaine Emma Wagner. Je le sais parce que c’est écrit sur mon enveloppe. Le facteur m’abandonne et les larmes commencent à me monter aux yeux. Me voilà encore seule. Et pas vraiment à l’aise, prisonnière dans cette boîte obscure. Ah, j’entends un pas qui approche. Quelqu’un ouvre. Une main me saisit. Je suppose qu’à l’extrémité on doit trouver cette fameuse Mademoiselle Wagner.

Elle est plutôt jolie, environ 25 ans, assez fine, grande, brune avec une frange, les yeux verts émeraude et quelque chose de triste dans le regard. Nous montons ensemble. Je me sens bien chez elle, il fait bon, la pièce est lumineuse, les couleurs chaleureuses et une agréable senteur vanillée parfume le tout. Emma a aussi beaucoup de goût, son appartement semble ordonné et joliment décoré.

Avec soin, la jeune française me regarde sous tous les angles, je dois l’intriguer. C’est un peu gênant d’être auscultée ainsi mais je comprends, ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit une lettre d’Allemagne. Une telle lettre de surcroît.

Elle a pris sa décision : elle m’ouvre et commence à me lire.

 

 

Bayreuth, le 3 février 2009.

Chère Emma,

Cette lettre va te surprendre. Je me nomme Verena Wagner. Tu n’as probablement jamais entendu parler de moi. Je suis ta tante. J’ai bien connu, ton père, Thomas. Ma mère, ta grand-mère, s’appelait Winifred. Tu ne l’as guère connue, elle. Nous descendons de la lignée du célèbre compositeur Richard Wagner.

À l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 13 février 1883, je tenais à t’inviter personnellement à Bayreuth.

Beaucoup de choses ont été construites sur le secret et le mensonge. Le choix de ton père de te tenir écartée de tout cela était respectable mais je ne peux plus, moi, vivre aujourd’hui avec ce poids. Et j’ai peur de ne plus avoir beaucoup de temps pour te faire connaître la vérité.

J’espère sincèrement ta venue.

Cordialement.

Ta tante, Verena Wagner

Chapitre 2

•14 août 2008 • Laissez un commentaire

Chapitre 2

 

 

 

Sur une route de Vendée 

23 Septembre 1988.

           

 

 

La  Mercedes noire, dans le rétroviseur.

Elle vient d’amorcer le virage à son tour, toujours à bonne distance. Deux yeux jaunes qui s’accrochent avec acharnement à leur proie.

Plus de doute à présent, elle les suit. Pourquoi ?

Personne d’autre sur la route à cette heure, Thomas Wagner accélère. La Mercedes aussi. Cris de protestation de sa femme. Il ne lui a rien dit encore. Coup d’œil dans le rétroviseur pour confirmer la situation : la puissante berline semble gagner du terrain.

À l’avant, deux hommes, mine sinistre. « Plus vite ! », lâché dans un souffle, comme pour ne pas être entendue des poursuivants. Vrombissement du moteur au changement de rapport.

Mains crispées sur le volant, pied au plancher, le cœur s’emballe avec la machine. Thomas Wagner fonce. Il connaît bien la route, heureusement !

Au prochain virage, un chemin forestier. Il faut le tenter. La Mercedes tout près déjà, trop près ! Attention… Maintenant. Coup sec à droite sur le volant. Dérapage incontrôlé sur les graviers. Cris. Défilé d’arbres. Hurlements brefs. Choc effroyable du métal contre le bois.

La Mercedes, elle, a filé tout droit, emportant le secret de la mort des parents d’Emma Wagner.

 

 

Chapitre 1

•14 août 2008 • Laissez un commentaire

Chapitre 1

 

 

La Roche sur Yon, Place Napoléon

Lundi 2 septembre 1943, 9h00.

 

 

Me voilà seul. La rue du maréchal Pétain est encore calme. Presque trop. D’ici une semaine, il faudrait que tout soit prêt, que je sois à nouveau prêt. Être prudent, s’efforcer de l’être en toutes circonstances et feindre l’indifférence en profitant du décor. La statue de l’Empereur à laquelle l’occupant n’a pas encore touché, quelques timides promeneurs, une traction avant noire à proximité de l’École Saint-Louis.

Combien de temps la situation restera-t-elle aussi critique ? Le 12 août dernier résonne toujours aussi sombrement dans mon esprit. Le jour où mes camarades se sont fait prendre. Où se trouvent-ils ? Quel sort ont-ils subi ? Dire qu’un jour ce sera probablement mon tour. Mais il est hors de question de faire machine arrière. Ne pas faiblir et continuer la lutte.

J’achève la traversée de la place en passant à proximité du kiosque impérial afin de m’engager vers la rue Paul Doumer. Mon pas se ralentit malgré moi à la vue de ce sinistre drapeau à croix gammée qui flotte honteusement sur l’hôtel de ville.

Soudain, à quelques pas de là, dans mon dos, un bruit sourd me fige. Ma respiration s’accélère. Dans ces cas-là, on ne sait jamais que faire à temps. Dois-je me retourner, attendre, fuir ? Mon jour est-il arrivé ? Trop tard pour répondre à mes questions. On m’agrippe. Deux hommes me ceinturent. Pas difficile de les identifier. Le costume sombre, la mine inexpressive de la terrible Gestapo. Inutile d’ajouter la traction avant noire qui m’attend. Immédiatement, ils me menottent, me poussent violemment sur la banquette arrière, un homme de chaque côté pour éviter toute tentative d’évasion. Ce n’est pas la peine, messieurs, je ne comptais pas fuir.

Je ne peux et ne veux qu’une chose : me taire. Me taire pour protéger l’organisation. C’est la consigne. Tenir le plus longtemps possible, au moins le temps de laisser aux camarades la possibilité d’échapper aux tentacules du Monstre. Les portières claquent comme un coup de tonnerre sur mon dernier espoir.

Mon cœur bat et soulève imperceptiblement à chaque nouvelle pulsation le papier qui se trouve dans la poche supérieure de ma chemise. Le plan du site du prochain atterrissage d’armes et les nouveaux alexandrins ! Quelle négligence ! Ne jamais écrire, je le sais bien pourtant. Toujours faire confiance à sa mémoire. La mienne me joue des tours… Il ne faut pas qu’ils se les procurent. Ont-ils déjà fait le lien avec « Faut-il se réveiller au souffle du printemps ? », notre dernier code ? Malgré mes menottes, je saisis la fine feuille, la roule en boule et la porte à ma bouche pour faire disparaître cette preuve compromettante. Peu à peu ma salive imprègne le papier jusqu’à ce que je puisse l’avaler. Mes agresseurs semblent m’ignorer. Ils regardent le paysage que je connais aussi bien qu’eux. Les rues Joffre et Foch, puis le boulevard d’Angleterre jusqu’à cette grande bâtisse grisâtre : la Maison d’Arrêt.

Comme prévenues de notre arrivée, les deux lourdes portes s’ouvrent. On m’emmène de suite dans une cellule étroite et faiblement éclairée. Quatre hommes sont là, un sourire macabre aux lèvres dans l’attente du plaisir que va leur procurer ma prochaine souffrance.

Ils peuvent essayer … tenter. Ils ne perdent rien après tout. Mis à part du temps. Pas question de parler. Me taire. Je ne parlerai pas. Je ne parlerai pas !

 

Sommaire Dossier Pédagogique

•14 août 2008 • Laissez un commentaire

Dossier Pédagogique / Profil d’une œuvre

 

Sommaire

1-                 Ouverture

2-               Un titre / une couverture

3-                Trois chapitres, trois débuts à part entière

4-               D’un chapitre l’autre

5-                Ecrire une poursuite : Naissance du rythme

6-               L’ancrage historique : Mythe et réalité. Roman du passé, du présent, de l’avenir ?

7-                Ecrire, Publier… (le travail du brouillon)

8-               L’atelier de l’écrivain : Activités d’écriture

9-               Bibliographie.

10-           Annexe 1 : extraits du témoignage de Gaston Marceteau.

11-             Annexe 2 : une exposition

12-           Annexe 3 : Revue de presse : l’écriture journalistique

Séance de Dédicace(s)

•15 Mai 2008 • Laissez un commentaire

Pour « voir » Alix Delcourt, une nouvelle séance de dédicaces est prévue à la librairie Agora le mercredi 4 juin à partir de 15 heures en présence des jeunes auteurs.

Un mot de l’expo

•1 Mai 2008 • Laissez un commentaire

Introduction à l’exposition du 3 au 10 mai 2008 à la Médiathèque Benjamin Rabier.

   Puisqu’il faut toujours commencer par une phrase autant commencer par l’une des phrases emblématiques de la Résistance yonnaise. Cette phrase, qui, dès les premières recherches et rencontres pour préparer l’écriture du roman, a retenu notre attention, excité notre curiosité. Un alexandrin pour être précis. Celui-la même qui a été utilisé comme code lors d’un parachutage en juillet 1943. A son égard, les souvenirs divergeaient. Etait-ce  » Pourquoi me réveiller au souffle du printemps ?  » ou bien, subtile nuance :   » Pourquoi se réveiller au souffle du printemps ?  » ou encore comme l’écrit Armand Giraud :  » Faut-il se réveiller au souffle du printemps ? « . Et bien tout le monde était de bonne foi et pourtant tout le monde semble avoir commis une légère erreur. Le mot de la fin, alors ? Il s’agit de  » Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps ?  » ou selon les traductions  » Pourquoi me réveilles-tu, ô souffle du printemps ? « . Car il s’agit bel et bien d’une traduction. Et c’est là que l’on ne dira jamais assez le rôle du hasard au cours d’un tel projet. L’origine de ce vers que nous venons de découvrir malheureusement après les premières impressions du livre se trouve au cœur d’un opéra de Jules Massenet, daté de 1892, qui s’inspire des  » souffrances du jeune Werther « , un roman de … Goethe.

   Goethe, donc, qui gravite tel un spectre autour du projet, lui qui symbolise le  » génie  » allemand, mais surtout lui qui habita à Weimar, tout proche des collines de Buchenwald. On raconte qu’il allait rêver sous  » son  » chêne. Comment alors ne pas regarder ce cendrier, réalisé par un détenu vers 1944 à partir des restes de l’arbre de Goethe qui dominait le camp, comme une pièce unique ? Chaque détenu connaissait la valeur symbolique de cet arbre. A nous d’en saisir aujourd’hui toute la portée.

 

Cendrier réalisé par un détenu de Buchenwald à partir des restes de l’Arbre de Goethe. (vers 1944-1945). Collection particulière.

 

La 4ème de couverture définitive

•19 avril 2008 • Laissez un commentaire

  

   Lire ou ne pas lire ce livre ? Telle est la question. Aurez-vous le courage d’ignorer Emma Wagner et cette  » Suite en Sang Majeur  » qui est entre vos mains ?

 

     Ligne de basse : 1943, le drapeau nazi flotte sur La Roche-sur-Yon.

  Contrepoint : 2009, un quatuor d’exécutants poursuit une soliste isolée. Roulements de tambours wagnériens de l’orchestre des Ombres jusqu’au crescendo final.

     Explosion lyrique à la clé.

 

 » Alix Delcourt  » une impression de déjà vu ? Normal ! Sous ce pseudonyme, cinquante huit jeunes écrivains réalisent leur second roman après avoir connu le succès l’année dernière avec Cent Jours, Sang Nuit.

 

 

Journal du Pays Yonnais –

•7 avril 2008 • Laissez un commentaire

Deux classes de 3e du collège Saint-Louis écrivent un livre de fiction sur les faits authentique de la dernière guerre.

 Depuis novembre, à l’initiative de leurs professeurs de français Michèle Turi et Thierry Barbeau et d’histoire Marie-Jo Rivet, les 58 élèves de 2 classes de 3′ ont formé deux groupes, écrIture et médias, pour décrire des faits réels de la dernière guerre. à travers I’histoire romancée ‘une rencontre entre une étudiante, nommée Emma, recherchée par des néo-nazis et d’un résistant qui saura lui apporter son aide.

Les élèves se sont répartis les tâches pour rédiger le livre, chaque chapitre étant écrit par deux d’entre eux. D’autres prennent en charge la publication, communication et diffusion. Ils ont été chercher leurs sources d’information près du résistant yonnais, déporté à Buchenwald, Gaston Marceteau qui saura les aider à visualiser les conditions de vie pendant la seconde guerre mondiale, la vie dans les camps. Pour s’imprégner de l’ambiance d’alors, ils on aussi visité le petit musée de la Roche dédié à cette guerre en profitant des commentaire de la conservatrice Françoise Gouin. les jeunes collégiennes, Blanche, Anais, Hélène et Chloé  racontent leur découverte « c’est  impressionnant de savoir ce que  les déportés ont souffert …. C’est  les poignant … c’est grâce fi eux aider à visualiser les conditions de qu’on est libre … on prend vie pendant la deuxième guerre conscience de l’importance des mondiale, …. choses ». (photo)

Le lieutenant Colonel Rémy Billaud remet le chèque au directeur du collège (André Baltus) au centre à droite, entourés des professeurs et élèves.

Lundi matin, le lieutenant colonel Rémy Billaud est venu au nom de la Fédération Nationale André Maginot remettre un chèque de 2 100 euros au directeur du Collège, André Baltus, pour permettre le financement d’un voyage de 3 jours en Normandie, les 16, 17 et 18 mai prochains, pour permettre aux jeunes collégiens de découvrir les plages du débarquement. Rémy Billaud leur demanda « quand vous serez dans les cimetières et le mémorial de Caen, ayez une pensée profonde pour ceux qui sont morts pour notre paix ». Il leur demande aussi de lui faire parvenir leur témoignage écrit réalisé pendant le voyage. En remerciant le Lieutenant Colonel, le directeur du çollège souligne c’est une expérience formidable et très enrichissante pour ces jeunes.

 Le livre sortira le 8 mai prochain, jour de la capitulation allemande. On pourra le trouver à la librairie Agora ou au collège. Il fait suite à un premier livre « Cent jours, sang nuit » sorti l’année dernière, traitant de Napoléon.

Vendée Matin – Mercredi 30 janvier

•24 mars 2008 • Laissez un commentaire

Tome 2 001

Article Vendée Matin ( mars 2008)

•24 mars 2008 • Laissez un commentaire

    Rémi Billaud préside l’antenne de la Fédération nationale André Maginot des anciens combattants et victimes de guerre (FNAM). C’est à ce titre qu’il est intervenu auprès d’élèves de 3e, lundi au collège Saint-Louis, retraçant notamment l’historique de son association. Cette dernière remettait en effet un chèque de 2 100 aux deux classes de 3e ayant écrit un roman sur le thème de la Résistance. Intitulé  » Suite en Sang majeur  » ce 2e opus fait suite à  » Cent jours, sang nuit  » autour de Napoléon. Les 3e A et D – alias Alix Delcourt, pseudo forgé à partir des initiales des lettres de leurs classes -, racontent les aventures d’une étudiante en histoire, qui détient des documents recherchés par un groupe de néo-nazis. Et qui, poursuivie et menacée, aura besoin de l’aide d’un ancien résistant. .. Coachés par trois enseignants, Marie-Jo Rivet (histoire), Michèle Turi et Thierry Barbeau (Français), les 58 collégiens concernés ont rencontré Gaston Marceteau, résistant yonnais et déporté à Buchenwald.  » Son témoignage est poignant, confie Alexandre, élève de 3e. C’est du vécu, pas juste des écrits. «  Les 3e ont aussi visité le musée de la Résistance et de la déportation, créé par Françoise Gouin-Grousset. La subvention reçue va permettre aux collégiens d’approfondir leurs connaissances, et de se rendre sur les traces des lieux évoqués dans le roman. En l’occurrence les plages de Normandie, du 16 au 18 juin. Suite à ce voyage, ils rédigeront un témoignage qui sera remis à l’association. Tiré à 900 exemplaires, le roman sort le 8 mai, date symbolique. Il sera accessible à la librairie Agora.